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Channel: Mais Ne Nous Délivrez Pas Du Mal
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Halloween III : Le Sang du Sorcier (1983) Tommy Lee Wallace : The Last Night

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Doux début des eighties : comment donner suite à Halloween sans faire revivre pour la énième fois son boogeyman, tout en se démarquant de la production de l'époque, qui imite ad eternam la formule du film de John Carpenter ? C'est la question que devait se poser le réalisateur et sa collaboratrice Debra Hill, qui avaient déjà du tirer sur la corde via une séquelle très honorable, et qui avait eu au moins le chic d'offrir une continué directe (et pas poussive) avec le premier opus. Mais Michael Myers finit par rester là où il est : dans sa tombe.
Carpenter & Hill décident alors de poursuivre l'aventure en offrant des histoires indépendantes : concept séduisant mais casse-gueule qui n'aura nullement les faveurs du public : Halloween 4 reviendra au fondamental mais sans ses créateurs ; une absence qui fera dériver définitivement une saga qui se suffisait amplement à elle-même.


Flip-Flop donc pour ce troisième opus, mal aimé et vaguement reconnu par les amateurs bien des années plus tard : le faux nanar cache très promptement un grand film. Lançant son poulain Tommy Lee Wallace (dont ce sera le meilleur film, et de loin) aux commandes, Carpenter reste près de ce dérivé, très près : les cadres spacieux mais oppressants, l'atmosphère mi planante mi menaçante, et la sublime musique synthé (qui ne reprend pas, pour une fois, le thème légendaire de la saga) attestent de sa signature, tout comme sur le second opus (dont il tourna d'ailleurs quelques scènes). Et hormis un caméo vocal de Jamie Lee Curtis et un extrait d'Halloween diffusé ironiquement à la télé, les rapport avec Laurie et son croque-mitaine s'arrêtent là.


L'idée brillante de Carpenter fut de s'éloigner du slasher pour toucher à un fantastique paranoïaque en diable, glissant ça et là des clins d'oeils à L'invasion des profanateurs de sépultures. Embrigadé dans une enquête farfelue et inquiétante, un médecin découvre l'existence d'une petite ville sous la coupe d'un fabricant de masques aux desseins alarmants. Et les curieux tombent, inévitablement, comme des mouches...

Halloween 3 est une oeuvre peu commune, déjà à son époque, friande de détails étranges et faisant preuve d'une cruauté absolument hallucinante : celle-ci ne réside pas tant dans l'ultra-violence de ses mises à morts (un visage rétamé par un laser, une tête arrachée à mains nues...) mais dans la noirceur (voire la méchanceté) de son propos, qui n'épargne ni la société de consommation (merchandising et télé au service d'un complot mortel), ni les enfants !



Wallace et Carpenter vont au bout de leur démarche, en plaçant la fête d'Halloween non plus comme une simple toile de fond, mais comme la clef même du récit, remontant aux origines de cette célébration, convoquant les restes du Samain avec son imagerie celtique. Un cas rare dans le cinéma, trouvant ici une évocation rêvée dans un dernier tiers diabolique.

HAPPY HAPPY HALLOWEEN HALLOWEEN HALLOWEEN , HAPPY HAPPY HALLOWEEN SILVER SHAMROCK !



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